Le pôle Lettres, Sciences humaines et de l’Éducation (LSHE) de l’Université virtuelle du Sénégal (UVS) a organisé la deuxième session des « Kenkelibas pédagogiques » sur le thème : « l’Éducation comparée : approches culturelles et perspectives d’études ». L’activité, qui s’est tenue le mercredi 26 août 2021 en ligne sur la plateforme collaborative de l’université a été animée par le Dr Serigne Ababacar Cissé BA, responsable de la formation en Sciences de l’Éducation à l’UVS.
Le rendez-vous mensuel des spécialistes et étudiants en sciences de l’éducation a eu lieu ce mercredi 26 août et a été rehaussé par la présence du Dr Mamadou Vieux Lamine SANE, responsable du pôle LSHE. Ce dernier a prononcé le discours d’ouverture avec des mots de remerciements à l’égard des participants et intervenants, non sans convier l’ensemble de la communauté universitaire à ces sessions mensuelles dédiées aux sciences de l’éducation. Pour cette deuxième édition des « Kenkelibas pédagogiques », l’intervenant du jour, le Dr Serigne Ababacar Cissé BA a axé son exposé sur l’Éducation comparée (EC). A son actif quinze (15) années d’expérience dans les universités fédérales du Brésil, le Dr BA, actuel responsable de la licence en Sciences de l’Éducation à l’UVS et enseignant associé à l’Université fédérale de Catalão au Brésil, a fait un état des lieux de son domaine de recherche avant d’ouvrir des perspectives.
Un réseau mondial de recherche et d’enseignement sur l’EC…
Après avoir été introduit par le Dr Adjaratou Anta FALL, membre de la commission pédagogique de la filière « Sciences de l’Éducation » du pôle LSHE et modératrice de la session, Dr BA a entamé son exposé en décrivant l’évolution de l’expression « Education comparée » qui, d’après lui, a été évoquée pour la première fois au 17ème siècle par le biais de Marc-Antoine Jullien de Paris dans son ouvrage intitulé : Esquisse et vues préliminaires d’un ouvrage sur l’éducation comparée (1817). Toutefois, ce n’est qu’au début du siècle que l’éducation comparée commence à faire l’objet d’un enseignement systématique dans les universités. En effet, l’interdépendance qui caractérise aujourd’hui les relations entre les peuples et les États, l’internationalisation et la mondialisation des problèmes, le rôle prépondérant que jouent les grandes organisations internationales et leur influence dans tout ce qui constitue la vie politique, économique, sociale et culturelle, ont récemment donné un nouvel élan à l’éducation comparée. Ainsi, des groupements actifs de comparatistes sont présents en Afrique, en Asie et en Amérique Centrale et du Sud, ce qui permet de dire qu’il existe un réseau de recherche et d’enseignement institutionnalisé au niveau mondial.
Par ailleurs, le Dr BA s’est retenu de donner une définition figée de l’EC. En guise de prétexte, il précise qu’elle constitue un domaine en perpétuel exploration, quoique les travaux entrepris et le contexte mondial aient poussé les chercheurs à davantage s’y intéresser. Toutefois, il n’a pas manqué de faire un état des lieux du domaine dans le monde, non sans spécifier que l’Education comparée, à en croire Cowen, « est toujours le produit d’une histoire et d’une société » ; les différentes éducations comparées dans le monde illustrent les différentes formes de contextualisation de la spécialité.
L’EC, une solution pour les problèmes contemporains liés à l’éducation ?
L’on ne peut comparer que ce qui est comparable ! Ce principe de base trouve tout son sens autour de l’EC. A l’en croire, il faudra veiller à la qualité des données et ce qu’elles recouvrent. En d’autres termes, la comparaison entre deux systèmes éducatifs implique la prise en compte des réalités économiques, historiques, politiques et culturelles des différentes parties. Et Dr BA d’illustrer ses propos en ces termes : « lorsqu’on voudra comparer les enseignements préscolaires dans les pays de la CEDEAO, il faudra veiller à ce que les personnes interrogées entendent la même chose : école maternelle (ou son équivalent) et non garderie ou crèche ».
Par ailleurs, les interactions ont été nombreuses et ont abondé dans le sens de la description des problèmes locaux en termes d’éducation et de formation. Le cas de l’université sénégalaise a suscité un intérêt particulier chez les participants qui ont pris la parole lors de cette session. Un bon nombre de modèles à prendre en référence a été évoqué parmi lesquels celui anglo-saxon, reconnu pour sa flexibilité de même que l’usage des nouvelles technologies dans des contextes différents et leurs impacts. Ainsi, explorer le champ de l’EC permettrait d’adapter des pratiques qui ont porté leurs fruits dans d’autres zones aux réalités locales.
L’intervenant a terminé ses propos en rappelant que l’EC peut répondre aux enjeux actuels de l’éducation et apporter des réponses pertinentes à tous les acteurs éducatifs. Cela passe par une reconnaissance du domaine et la favorisation de la collaboration entre les comparatistes et les acteurs de l’éducation.
Rendez-vous est pris pour mi-septembre pour une nouvelle session des « Kenkelibas pédagogiques ».
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Mame Diarra GUEYE